Ressources et informations à propos des sourds et malentendants de Belgique

UN PEU D’HISTOIRE:

Voici quelques infos très intéressantes à propos de ces deux langues des signes au sein d’un même pays:

« La langue des signes permet le dialogue entre deux sourds et même entre un sourd et un entendant sachant signer. Elle est donc axée sur un aspect communicationnel basé sur un support visuel. Un cliché très en vogue la prétend universelle, ce qui est totalement erroné. En effet, chaque pays a sa propre langue des signes et la plupart sont directement inspirées de la langue des signes Française (L.S.F.) ou de l’American Sign Language (A.S.L.). Cependant, il est à noter que l’A.S.L. est originaire de la L.S.F. !

Toutefois, lorsque des conférences internationales sont organisées, la langue utilisée est parfois l’A.S.L., mais le plus souvent, c’est l’International Sign Language (I.S.L.), forme linguistique basée sur l’anglais écrit ayant des vues internationales. Nous pouvons comparer l’I.S.L. à l’anglais comme langue véhiculaire chez les entendants.

Alphabet de la Langue des Signes Belge Francophone

La Langue des Signes Belge Francophone est la langue utilisée par la communauté sourde de Belgique et se distingue de la Langue des Signes Française (L.S.F.) bien qu’elle soit proche. Il ne faut pas non plus la confondre avec la langue des signes néerlandophone (Vlaamse Gebarentaal ou V.G.T.). Elle a été reconnue comme étant une langue nationale le 21 octobre 2003. La V.G.T. le fut le 26 avril 2006.

Comme pour toute langue humaine, elle possède sa propre grammaire et son propre vocabulaire. Elle dispose donc d’une syntaxe propre et de représentations sémantiques spécifiques dans l’espace, mais ne connaît pas véritablement pas de forme écrite. En effet, les dictionnaires ne présentent que la traduction française du signe. Or certaines expressions typiquement sourdes sont difficilement traduisibles par l’écrit.

Il faudra attendre William Stokoe pour que la langue des signes soit considérée comme une langue à part entière. Selon des linguistes, la langue des signes peut, à l’instar du langage oral, se composer de mots. Ces mots sont reliés entre eux par une articulation visuelle/gestuelle. La L.S.B.F. fonctionne donc par rapport à l’axe visuel/gestuel, en opposition à l’axe auditif/oral (langue parlée typique de la langue française parlée). Cela signifie donc que pour la pratiquer, un apprentissage est nécessaire.

Contrairement au langage oral, la langue des signes n’est pas composée d’éléments sonores, mais suit plus un code gestuel basé sur différentes composantes : la configuration de la main, son mouvement, l’emplacement du corps et de la main dans l’espace. Une quatrième composante se rajoute à la théorie de Stokoe avec l’orientation de la main (théorie de Battison, Markowicz et Woodward). Chaque paramètre peut ainsi correspondre à une liste d’éléments comparables aux phonèmes de la langue orale. Plusieurs de ces éléments peuvent se combiner pour former un seul mot.

De plus, la L.S.B.F. n’est pas uniforme dans la communauté francophone de Belgique. En effet, elle varie selon les régions et surtout dans les écoles, mais restent mutuellement compréhensibles. Comme les dialectes de tous les pays, un seul mot dans la langue des signes peut avoir différents gestes. Ces variantes tournent principalement autour de Liège, Berchem, Woluwé, et Uccle. Pour des raisons historiques, la variante bruxelloise présente des ressemblances avec certaines variantes de la partie néerlandophone du pays. En effet, le vocabulaire gestuel évolue d’une génération à l’autre ou d’une classe sociale à l’autre. Elle varie aussi d’une école à l’autre. Or, les élèves de ces écoles étaient regroupés par genre et non par communauté linguistique, tel que le français et le néerlandais. Lorsque le fédéralisme s’institua en Belgique, une séparation linguistique fut aboutie dans les écoles spécialisées. Mais certains signes sont identiques d’un côté ou de l’autre de la frontière linguistique. »

SOURCE: http://sites.google.com/site/terredessourds/cultureetlangue

UNE REALITE PLAISANTE A LIRE:

« Les sourds flamands et wallons se comprennent facilement.

Cette année (25 septembre 2010), les fédérations francophones et flamandes des sourds ont décidé d’organiser le Journée mondiale des sourds ensemble. L’occasion d’en savoir plus sur la langue des signes. Flamands et francophones se comprennent-ils ?

Sophie Deloyer et Hilde Verhelste sont sourdes de naissance. Elles semblent communiquer sans problèmes. Pourtant, l’une est francophone, l’autre néerlandophone. En Belgique, il n’existe pas une seule langue des signes, chaque communauté à la sienne.

Bien que les gestes soient parfois différents, on se comprend généralement des deux côtés de la frontière linguistique. « 30% des gestes sont différents », explique Hilde Verhelste. « Par exemple, le signe ‘jeune’, les francophones le font vers le haut tandis que les néerlandophones le font vers le bas. Il y a des petites différences, mais on peut facilement se comprendre », assure-t-elle.

Ce sont les mots abstraits qui posent généralement problème. Même s’il existe une langue des signes internationale, tous les sourds ne peuvent pas se comprendre immédiatement. Comme dans le langage oral, le vocabulaire change, une forme d’accent aussi. « Les francophones sont beaucoup plus expressifs au niveau du visage », explique Sophier Deloyer. « Il y a aussi différents dialectes à Liège, à Charleroi. Un peu comme l’accent, qui diffère selon les régions ».

Quand un public sourd assiste à une conférence, le silence règne. L’invité s’exprime avec des signes internationaux.

Mais des interprètes traduisent à ses côtés dans les deux langues nationales, pour être sûr que tout le monde se comprenne. »

SOURCE: http://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-sourds-flamands-et-wallons-se-comprennent-facilement?id=4805373

Commentaires sur: "LSFB (langue des signes francophone de Belgique) et VGT (vlaamse gebarentaal)" (2)

  1. carine alang a dit:

    moi même sourde quelle bonheur que nous avancions…

    • Tout à fait. Heureusement que mon fils est sourd à notre époque. Cela peut parfois sembler être incomplet, pauvre… Mais nous avons déjà tellement de choses à notre disposition que d’autres pays nous envient

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